Urbanisation, décentralisation et mobilité
De nos jours, deux grands phénomènes forment le schéma de l'implantation humaine. Le premier est l'urbanisation, qui est la tendance des populations à se concentrer dans les villes. Le second est la décentralisation, qui est la tendance de ces mêmes zones urbaines à s'étendre, généralement à une vitesse supérieure à la croissance de la population, ce qui entraîne un net déclin de la densité de la population dans les régions métropolitaines. Aucun de ces phénomènes ne pourrait se produire sans une mobilité accrue.
Les systèmes de mobilité touchent la croissance urbaine de manière importante en rendant les quartiers d'une ville plus ou moins accessibles, en modifiant la valeur des terrains et l'attrait d'une zone pour des usages divers. Investir dans les transports ouvre souvent la voie à de nouveaux domaines de développement. On en trouve l'illustration, dans les pays développés comme dans les pays en développement, avec l'autoroute en bordure des villes, qui permet le développement des banlieues autour du noyau urbain existant.
Tandis que la population se déplace à l'orée des villes, des voies express radiales à forte capacité sont souvent construites pour faciliter les déplacements des pendulaires vers leur lieu de travail en centre ville.
D'autres activités suivent les résidents, créant ainsi les villes de banlieues que connaissent les pays développés comme les pays en développement. Des terrains bon marché et un accès aisé en véhicule privé permettent la construction de centres commerciaux, de supermarchés, hypermarchés et grandes surfaces où l'on peut facilement se rendre dans une grande variété de magasins réunis en un seul lieu, doté d'un parking gratuit et d'autres aménagements.
Tandis qu'augmente l'activité résidentielle et économique en périphérie, le volume de la circulation entre les périphéries s'accroît également, ce qui encourage le développe- ment de boulevards périphériques afin de faciliter ces mouvements (ces boulevards périphériques servent en même temps à détourner la circulation du centre urbain).
Il peut être plus facile et moins onéreux de construire de tels boulevards que les équipements urbains, car on dispose de plus de terrain. Encore une fois, l'installation de l'infrastructure routière peut accélérer la délocalisation des ménages et des entreprises hors de la ville. Il n'est pas rare de constater que, quelques années après leur ouverture, ces boulevards supportent des niveaux de trafic qui (sur la base des schémas préalables d'utilisation des terrains) n'étaient pas prévus avant vingt années ou plus de service.
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